Interview – Breton

J’ai pu rencontrer le leader du collectif pop électronique Breton, Roman Rappak à Cannes. Un artiste ne vivant que pour sa musique avec une imagination débordante et des projets pleins la tête. C’etait une incroyable rencontre !

Quel signification donnerai-tu à votre nom de groupe ? 

C’est une référence à la langue Bretonne qui nous a intéressé par la manière dont on écrit et la façon dont on échange nos idées. Le coté abstrait de la langue nous a séduit car c’est une langue qui n’est pas forcement comprise mais qui peut très bien transmettre de l’emotion à une personne sans comprendre ce qui est dit. Cela fait travailler notre subconscient qui fait des interprétations de certains sentiments que l’on peut ressentir.

Tu as vécu à Londres, maintenant tu as posé tes valises à Berlin. Penses-tu avoir trouvé ton équilibre musical à Berlin ?

Après avoir enregistré l’album, on a mixé à Londres et en Allemagne. Je suis un peu « homeless » aujourd’hui, je n’ai pas vraiment d’endroit où je suis basé. Je reste très peu de temps dans une même ville, le maximum étant quand j’enregistre un album. Si on enregistre un nouvel album, je crois que l’on devra trouver un autre endroit plus excitant, plus intéressant encore. Pour moi, la musique reste un échappatoire. Le fait de partir dans une nouvelle ville influence directement ma musique. A Londres, il y a tellement de groupes que c’est difficile de te dire que ça peut intéresser des gens.

As-tu de nouveaux projets en vue ?

On va sortir quelque chose dans peu de temps mais on va prendre de nouvelles directions dans ce que l’on veut faire. On a démarré avec un nouveau label sur lequel on a sorti notre dernier album War Room Stories. Comme métier c’est super intéressant parce que tu voyages beaucoup, tu rencontres beaucoup de producteurs, c’est vraiment une belle expérience. On a eu envie de faire une compilation pour aider tout ces groupes talentueux qui sont coincés entre Soundcloud et Youtube afin de les aider à s’exprimer parce qu’ils ont quelque chose à dire !

Ton label te laisse une certaine liberté par rapport à tes « impulsions » musicales ou ils te dirigent dans un genre bien voulu ?

« Believe » est un label hyper moderne contrairement aux gros labels qui sont réputés parce que cela fait 70 ans qu’ils sont en place et qu’ils ont vu passer Bob Dylan (rires). Mais en vérité, ces gros labels ont essayé de s’adapter mais qu’ils n’y arrivaient pas parce qu’ils essayaient de réinstaller indéfiniment leur ancien modèle. Au contraire, Believe est un label jeune qui a commencé à faire que des trucs très « digital ». Tout le monde a dit qu’ internet a tué la musique mais ça n’a pas été mon cas, je n’ai connu la musique que par internet, ça a été un outil fabuleux pour moi.

Aurais-tu une petite anecdote à raconter ?

C’était pendant notre tournée aux Etats Unis. Notre manager de tournée était très « Overbooké » et n’a pas pu nous accompagner sur toute la durée de la tournée. On venait du « Indie backround » donc on était traité différemment. Tout les groupes était dans des hôtels mais nous on vaguait de maison en maison avec notre sac de couchage à dormir sur le sol. Ca a été une expérience fabuleuse parce que tu te pose vraiment la question de la raison pour laquelle tu fais de la musique.

Credit photo: Jenna Foxton

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