Lors du dernier week-end du mois de juin se tenait la dix-neuvième édition du festival Garorock à Marmande dans la plaine de la Filhole et c’est avec un record d’affluence que s’est déroulé le festival, environs 80 000 festivaliers se sont réunis sur l’ensemble des trois jours pour profiter de la cinquantaine d’artistes programmés.
Et tout a été prévu pour accueillir ce beau monde durant les trois journées de festival. Tout d’abord au camping où des distractions ont été mise en place tous les jours comme le Art of Camping (le but ? Monter la tente la plus originale et la plus créative possible dans un espace dédié), des DJ sets et des tournois en tous genres. Fini donc les déambulations dans la ville de Marmande en attendant les concerts qui débutaient à 17h. Ensuite la programmation, qui était très éclectique, allant du rock au dub en passant par le hip-hop et l’électro qui, cette année encore, prenait une grande place à l’affiche.
Mais alors qu’avons nous retenu de ces trois jours passés à Garorock ?
D’abord, les têtes d’affiches, qui étaient nombreuses cette année et issues de styles variés parmi elles ASAP Rocky, star du rap outre atlantique qui à galvanisé la plaine le vendredi, malheureusement tous les festivaliers n’ont pas pu profiter de son live, certains restant bloqués à l’entrée du festival à cause d’un problème informatique lié aux nouveaux bracelets électroniques. On peut aussi citer The Do, certainement la tête d’affiche du samedi soir, qui avaient adopté une formation électronique (pads et synthés) avec certains morceaux accompagnés à la guitare et à la basse. Leur électro-pop a été très bien accueillie par le public, le groupe laissant une grande place à leur nouvel album Shake Shook Shaken dans leur live. Et que dire du trio originaire d’Aix Chinese Man, qui ont enflammé la plaine avec leur set électro hip-hop avec des influences jazzy et reggae. Nombreux sont ceux qui se sont amassés devant la scène pour danser sur leur musique. Le groupe clôturant même leur set par un excellent remix dubstep de leur chanson I’ve Got That Tune par Tha Trickaz. On retiendra aussi le live de Angus & Julia Stone, à mi chemin entre rock et folk, la fratrie australienne a offert un live très prenant le dimanche soir.
Garorock ne programme pas seulement des grands noms de la musique. C’était l’occasion aussi pour des artistes indépendants de faire découvrir leur musique au public. C’est le cas de François 1er, un jeune artiste toulousain qui produit une house progressive en pleine ascension sur la scène électro. Il a réalisé un live époustouflant sur la scène du Garoclub, un espace réservé exclusivement à la musique électronique. On ne peux s’empêcher de penser à Kid Wise déprogrammés l’année dernière à cause du risque de tempête. Ils ont offert cette année une prestation électrisante pour leur première fois à Garorock. Synthés, basse, violon, batterie et guitare sont leurs instruments pour distiller leur son pop rock qui a ravi le public de la scène du Trec. Juste avant, sur la même scène, on a pu voir The Dedicated Nothing, un quatuor rock, faisant parti des très bons groupes de rock indépendants français. Ils ont réalisé une prestation très énergique en ouverture du deuxième jour du festival.
La programmation du festival s’oriente de plus en plus vers la musique électronique. Et des grands noms de ce milieu se sont réunis pour cette édition. Le grand Brodinski, patron du label Bromance venait présenter son nouvel album Brava. Un mélange entre techno brute et rap américain. Ce dernier à clôturé la soirée du samedi de manière magistrale. Le duo israélien Infected Mushroom a commencé sa tournée de festivals en posant ses valises à Garorock, ambiançant le premier jour du festival à grand renfort de leur trance psychédélique. Le duo, habitué des grands festivals, ont pu profiter d’un public très réceptif à leur musique et leur jeu de scène. Ils ont profité de l’occasion pour présenter un nouveau track Liquid smoke, qui sortira prochainement. Dans la même soirée, Vandal (Kaotik), adepte du raggatek, un mélange entre reggae et hardtekno, à clôturé la soirée sur la scène du Trec. La prestation de Siriusmodeselektor a tout simplement été démente. Une techno avec de grosses basses aiguisées teintée par du rap, fruit de la réunion sur scène de Siriusmo, le producteur tranquille et de Modeselektor, le duo déjanté.
Tout au long du festival, j’ai particulièrement apprécié les nombreux food trucks, la nourriture proposée y était délicieuse et il y avait autant de styles culinaires que de food truck. Les bracelets électroniques étaient aussi très appréciables, en effet, fini la crainte de perdre tout son argent et la queue au bar était aussi fortement diminuée. En revanche j’ai trouvé dommage le fait qu’il y ait certains services du camping qui ait étés largement sous-estimés vus le nombre de campeurs (chargement de téléphone, douche…), ce qui à causé de longues attentes sous un soleil de plomb. Dommage aussi que lors des fins de soirées, il n’est pas facile (voire impossible) de trouver une alternative à la musique électronique, raté donc pour ceux n’étant pas fan des grands dance floors.
Cette édition de Garorock a donc été un grand cru, avec un public très sympathique. Les artistes programmés au cours des trois jours ont régalé et j’ai été très heureux de pouvoir participer à un festival ayant une si grande ampleur. J’attends désormais avec impatience l’année prochaine pour découvrir ce que nous réservera la vingtième édition du festival.
Propos recueillis par Erwan MagdeleineCredits photo La Clef – Juliette Lopes